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La
« Minus de vélo » (Histoire de l'Art)
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Pour les articles homonymes,
voir Minus
ou Minus |
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Cet
article ne site pas suffisamment ses
sources (Août 2014)
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence
ou si vous connessez des sites web de qualité traitant
du thème abordé ici, merci de compléter
l'article en donnant les références utiles
à sa vérifiabilité et en les liant
à la section "Notes et
références" |
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Minus
(en grec ancien : Μινυς) était
la fille de Minos (Μινoς) ex-roi de
Crète, et de Pasiphaé (1), exilés
à Milos (Μιλoς), ou Milo, ile
de la mer Egée méridionale. On dit que Minus voulut
un jour monter sur son cycle (κυκλε)
(2 et 3)
alors qu’elle portait une jupe très longue, le ιματιον
(que les latins appelleront himation). Ce vêtement
pris dans les roues provoqua une chute grave qui lui valut l’amputation
des deux bras (4) |
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La création
de Polyclète
Cette
jeune femme que l’on donne pour séduisante a
été parfois confondue par certains auteurs avec
Aphrodite (Αφροδιτη
/ Aphrodítê) dont elle partageait le goût
pour les plaisirs de la chair.
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Aussi,
le rapport évident entre la séduction
et la sottise à l'origine de ce drame, a-t-il
commandé, à la période classique
(- 500 à - 323 av. J.-C), la réalisation
attribuée à Polyclète (5)
d'une statue de bronze évoquant l'accident de
cycle de Minus et dont la qualité esthétique
renforcerait l'effet pédagogique d'un message
adressé à la jeunesse.
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Pourtant,
l’usage d’un cycle n’étant alors
pas très répandu, le caractère exemplaire
de cet événement n’a peut-être
pas été utilisé dans l’enseignement
car, comme partout aujourd'hui, on disposait dès
cette époque d'exemples nombreux de personnages
à la fois sots et séduisants. On ne trouve
d'ailleurs trace d'aucune copie de ce bronze avant l'occupation
romaine. |
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Une
copie romaine
Les Romains, conquérants, ont eu l’habileté
de récupérer et d’utiliser à leur profit
l’héritage culturel des périodes précédant
leur domination du pays. L’art grec connaît alors
une véritable renaissance au milieu du II° siècle
av. J.-C.
Ainsi les riches patriciens décorent-ils leurs villas de
copies en marbre des sculptures les plus fameuse) (6).
Celui
qui gouvernait Μιλυς (Milo pour
les latins), fit copier celle
de Minus,
dans le but d'orner sa « villa urbana », donna à
cette réplique le
nom latin de Vénus en raison de sa beauté (7).
Le
bicycle (maintenant désigné par le nom latin de
vélocipède (8) n’étant
pas reproductible en marbre la Vénus n’a plus connu,
dès lors, qu’une fonction esthétique (9).
Pour comble, afin de masquer cet « emprunt » au patrimoine
de la Grèce et moquer la malencontreuse chute de vélo
les romains allèrent jusqu’à ridiculiser le
nom de Minus en l'introduisant dans leur vocabulaire
avec un sens péjoratif (par ellipse de minus habens
« ayant moins » de capacités intellectuelles
que la moyenne). |
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Oubli
et redécouverte de Minus
On perdit la trace de l’original de bronze, la Minus au
vélo, à l’époque de la domination ottomane.
Elle réapparut à Milos en 1974 à la fin de
la dictature des colonels (10),
découverte dans une grotte littorale par un pêcheur
de la petite ville de Psathadika, dit-on. La comparaison de la
posture, des traits et des drapés de la copie latine à
ceux de la Minus originale, témoigne à l’évidence
de la filiation. Mais on sait maintenant qu’elles présentent
une différence notable (outre le vélo) qui témoigne
de la vanité (et de l'opulence) de son possesseur romain
: la Minus de vélo est en bronze et mesure 28 cm alors
que sa copie, la Vénus de Milo, en marbre, mesure 2,02
m..
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Ses avatars modernes
Depuis
cette découverte, l'accident de la Minus grecque est devenu
le symbole des difficultés financières dont souffrait
son pays et la métaphore économique de la chute
de vélo s'est vite répandue dans d'autres pays touchés
par la récession. Mais la Grèce a renoué
avec la croissance depuis qu'elle développe la production
et la distribution dans le monde entier des
répliques de la statue dans diffférentes attitudes
(à voir ici) où l'héroïne
et son vélo catastrophique moquent la situation de crise.
La notoriété de Minus dépasse aujourd'hui
celle de sa copie du Louvre. |
Une
réplique de la Minus dans un intérieur grec
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Notes et références
(1)
Minus était ainsi la sœur d’Ariane, Phèdre,
Deucalion, Glaucos, Androgée, Carrée, Acacallis,
et Xénodicé ... et aussi demi-soeur d’Astérion,
dit le Minotaure.
(2)
Milo faisant partie de l'archipel des Cyclades
ce moyen de locomotion s'est appelé "cycle de Milos"
(Μιλυς
κυκλε)
puis simplement "cycle" et plus tardivement (période
hellenistique) bicycle en raison de son succès. Voir :
(en) David Dawitch, The Greek Cycle, Bristol Classical Press,
Bristol, 1999 (ISBN 18573681456).
(3)
Création attribuée à
Dédale, inventeur, on le sait, de la vache à roulettes
de Pasiphaé, du labyrinthe et des ailes d’Icare.
Voir : Marcelle Marosiki-Barest, Dédale. Mythologie
de l'inventeur en Grèce ancienne,Taschen, 2005 (ISBN 2-7434-6529-8)
(4)
Ovide (Métamorphoses, (VII,
VIII, IX)., Plus récemment, sur les détails
de l'opération : (en) John Galtz, Early Greek Myth,
Johns Hopkins University Press, 2003
(5)
Le début de la période classique
se caractérise par la dominante des statues en bronze ou
en bois alors peintes ou dorées et dont les yeux comportaient
souvent des incrustations de céramiques (en) Andrew Stewart,
« The Canon of Polykleitos », Journal of Hellenic
Studies, vol. 98 (1978), p. 124-125 et Borbein,
p. 85, note 113.)
(6)
On connait d’autres copies romaines
d'après des originaux grecs perdus, comme l’Apollon
sauroctone de Praxitèle, la Vénus d'Arles, l’Arès
Borghèse, la Diane chasseresse dite Diane de Versailles
ou encore le Gladiateur Borghèse. Voir (en) : Judith Swaddling,
Etruscan Mythology (Série The Legendary Past, British
Museum/University of Texas) 2006
(7)
Aucune source connue ne permet de savoir
si, indépendamment d'une référence à
la beauté attribuée à la déesse, ce
nom n'aurait pas été donné par contrepet
(contra peditum) car, on ne connait de son propriétaire
ni le nom ni la hauteur de son humour.
(8)
Latin « vélocipède »
(abrégé en vélo). Mot composé du latin
velox, velocis (rapide, véloce) avec le suffixe
-pède (pied) : aux pieds rapides
(9)
Disparue puis retrouvée en 1820 à
Milo cette copie fut amenée en France et, sous ce nom de
« Vénus de Milo » elle est maintenant visible
au Musée du Louvre.
(10)
Selon une source proche (Fr) de son propriétaire
actuel (collection particulière).
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Première
publication : 32 aôut 2014 |
Dernière
modification de cette page le 32 aôut 2014 à 23:32. |
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Une réplique
de la Minus dans un intérieur grec
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